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Le château Cathare de Montségur.

Le château de Montségur en pays cathare

Jeudi 8 septembre. – Ce quatrième jour en Pays Cathare fut réservé à la visite du château de Montségur et de ses environs. Ciel nuageux et bas, lumière crépusculaire, tous ces éléments naturels donnaient une ambiance particulière à ce lieu au destin tragique.

Le catharisme

  • Les cathares étaient des chrétiens qui croyaient en un dualisme entre le bien et le mal, tout en rejetant l’autorité de l’Église catholique et ses sacrements. Ils se considéraient comme les purs (Cathari en grec) et les vrais successeurs des apôtres.
  • Le catharisme est né en Orient, inspiré des croyances pauliciennes et bogomiles, probablement arménienne, aujourd’hui disparue. Il s’est répandu en Italie et en France entre les Xe et XIIe siècles, notamment dans le Midi où il bénéficiait de la protection des seigneurs locaux.
  • Face à la montée du catharisme, l’Église catholique, sentant l’importante croissance de ce mouvement, l’éradiqua par la prédication, l’inquisition et la croisade. La croisade contre les Albigeois a été lancée en 1209 par le pape Innocent III et le roi de France Philippe II Auguste. Elle durera vingt ans et entraînera de nombreux massacres, pillages et destructions.
  • Les cathares résistèrent aux croisés dans leurs châteaux fortifiés, mais ils y finirent vaincus ou forcés à l’exil. Le dernier bastion cathare fut le castrum de Montségur situé en Ariège, où plus de 200 cathares, dont femmes, vieillards et enfants furent brûlés vifs en 1244 après un siège de dix mois. Le catharisme a ensuite disparu progressivement du paysage religieux européen.
Montségur érigé sur un Pog dominant la vallée à 1 207 mètres d’altitude, est de ce fait le point culminant du pays d’Olmes.

Le château de Montségur

Le château de Montségur fut construit à l’emplacement de l’ancien castrum à la demande de Raymond de Péreille qui constituait, jusqu’au siège de 1244, un lieu de séjour des cathares et des faydits. Il a été très partiellement restauré après la reddition cathare de 1244 par la famille du nouveau seigneur des lieux, Guy II de Lévis.

Le château sur le site actuel a connu trois époques majeures au cours desquelles la forteresse se transforma peu à peu.

Une première forteresse, signalée dès le xiie siècle, fut érigée au sommet de la montagne, appelée aussi pog. Un pog, est l’interprétation libre, par Napoléon Peyrat, d’une forme ariégeoise du mot occitan puèg / puòg, du latin pŏdĭum, signifiant « éminence », puech à Nîmes, voire puy ailleurs en France, pour désigner la montagne en forme de pain de sucre de Montségur. Cette version est désormais communément admise, mais exclusivement au bénéfice de Montségur.

On sait peu de choses de cette première forteresse, si ce n’est qu’elle était en ruines aux alentours de 1204, date à laquelle le village fortifié cathare fut bâti sous la direction de Raymond de Péreille. C’est le village fortifié ou castrum auquel les archéologues ont donné le nom de « Montségur II ».

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_de_Montségur

L’accès à la forteresse

Un grand parking est réservé à l’accueil des visiteurs, de là, il faudra emprunter un chemin, puis un sentier plus ou moins praticable, pour accéder au sommet du monolithe. C’est bien par se versant que l’armée forte de 6000 croisés essaya de prendre d’assaut, pendant des mois, le Castrum sans jamais y parvenir. L’important dénivelé, accentué de passages délicats, fut la cause d’énormes pertes au sein de l’armée des assaillants.

Tout en bas, l’itinéraire emprunte une prairie légèrement en pente aménagée de grandes marches en terre. Puis, juste à l’entrée du sous-bois, un premier monument s’offre à vous.

Tandis que l’on peine pour gravir la montagne à l’assaut de Montségur, la stèle de la Société du Souvenir et des Etudes Cathares domine déjà les courbes gracieuses du paysage que l’on vient de quitter et marque de son sceau le seuil où le chemin atteint le sol rocheux.

C’est un monument dont les dimensions pourraient paraître bien réduites au regard de l’immensité du site dans lequel elle s’inscrit. Pourtant, sa présence est considérable dans l’espace qui l’entoure. À l’image, d’ailleurs, du message qu’elle porte : simple, concis, aussi puissant que le drame dont elle témoigne.

Sa sobriété, l’aspect rustique de son piédestal et l’aménagement sommaire de son implantation lui ont conféré une place inéluctable dans le site. Ce qui l’a protégée depuis un demi siècle alors que plusieurs dizaines de milliers de visiteurs défilent au-devant chaque année.

Seul un martèlement avait tenté d’effacer une petite partie de son message, il y a une trentaine d’années. De même, en septembre dernier, un choc – involontaire ou non – a écorné son profil supérieur mais sans trop de gravité.

Il nous revient de restaurer ces éclats de pierre grâce aux conseils de personnes compétentes. Il nous revient aussi de veiller à ce que les aménagements prévus sur le chemin d’accès au château concourent au respect de ce monument.

Une attention aussi constante que discrète.

Sur la Stèle de Montségur, lire le volume spécial des Cahiers d’Etudes Cathares que nous lui avons réservé.

Source : Olivier Cébe : Historien de l’art, conférencier, écrivain https://www.poliphile.fr/la-stele-de-montsegur/
La stèle du château de Montségur

Je continuai cette fois sous les arbres, le chemin toujours en terre est parsemé de pierres glissantes. Par intermittence quelques timides rayons de soleil percent l’épais feuillage. Je décidai d’une courte halte pour changer d’objectif et ainsi passer à une focale dite : “grand-angle”.

Au sortir du sous-bois la vue panoramique sur la vallée est sublime! Tout en bas, le village de Montségur.

Le village de Montségur

Un petit effort supplémentaire sera nécessaire pour accéder à l’entrée de la forteresse médiévale.

Quelques aménagements aident au franchissement des rochers
Le balcon aménagé de l’entée principale du Château

Mais, à quelques dizaines de mètres du balcon d’accès, légèrement en contre-bas, je suis intrigué par la présence de deux plaques ouvragées fixées à un rocher. Montségur rend hommage aux œuvres du poète, écrivain, dramaturge Maurice Magre, ardent défenseur de l’Occitanie  et qui contribua grandement à faire connaître le martyre des Cathares du XIIIe siècle : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Magre

Plaque en hommage à Maurice Magre

Ce jour là, certain visiteurs étaient en recherche de mysticisme. Au dire du guide du château, arrivé quelques minutes après le début des incantations, ces rituels sont : “monnaie courante” en ce lieu. Rassemblements souvent organisés par des sectes, il leur fit comprendre de quitter les lieux.

La porte nord du château s’ouvre sur les plaines du département et le sud des plaines du Lauragais. Un aplomb de plusieurs centaines de mètres offre une vue vertigineuse à l’horizon infini.

Plaines d’Ariège depuis le château de Montségur
Lavelanet depuis le château de Montségur

De retour au village, avec un passage de 1m50 maximum, il faudra courber l’échine pour emprunter le Chemin des Purs.

Çi-dessous trois vidéos que vous pouvez retrouver sur le site du village de Montségur : http://www.montsegur.fr

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