L’idée de passer quelques jours en Ariège faisait partie de mes projets de visites à plus ou moins court terme, c’est maintenant chose faite! Nous sommes le dimanche 4 septembre, cap sur les Pyrénées Ariégeoises pour quelques jours de découvertes en mode « Rando photos ».
Au programme de ce premier jour, lundi 5 septembre, direction le lac d’altitude nommé L’étang d’Izourt en empruntant le GR10.
Voici la description faite sur la Sélection Rando de la brochure de l’Office de Tourisme des Pyrénées Ariégeoises :
L’étang d’Izourt :
Balisé en Blanc et Rouge, cet étang de montagne est l’un des plus faciles d’accès dans la vallée du Vicessos. Balade familiale mais avec ces 480m de dénivelé, ça se mérite ! Cet itinéraire vous mène dans un écrin montagnard, en deçà des étangs du Fourcat et du refuge. Fortement marqué par l’histoire, vous trouverez tout le long, des panneaux d’informations retraçant les épisodes de l’histoire locale autour de l’eau et de l’homme. Vous croiserez un ruisseau sous les bouleaux, faites ici la pause rituelle, vous trempez un peu les pieds, avant d’être en plein soleil. Progressant à flanc, vous y êtes. Trouvez un endroit sympathique au bord de l’eau. Ne pensez pas au retour que vous ferez par le même sentier…Altitude : 1 647mDépart : Village d’Artiès – parking de Pradières
Temps de marche : 2h45 A/R – Dénivelé : 480M
Topoguide : topo n°2 Station Sport Nature du Montcalm
Carte IGN : TOP 25- 21480T
Source : Le carnet de voyage des Pyrénées Ariégeoises
En fait, ayant démarré 2km en aval depuis le village d’Artiès, et non du parking de Pradières comme préconisé, ce fut une balade de 12km avec 670m de dénivelé positif au compteur.
< Tracé sur carte IGN application iOS iPhigenie >
Mémoires d’Izourt… de l’Italie à Auzat
Cette très belle randonnée vous fera découvrir tout un pan de l’histoire de la haute vallée du Vicdessos. Tout au long du parcours un ensemble de panneaux vous renseignera sur : l’activité de celle-ci, la vie passée et actuelle des habitants de la vallée.
ITINÉRAIRE DE MÉMOIRE
Vous êtes sur un itinéraire de mémoire dont le but est de conserver le souvenir d’une catastrophe majeure qui, en 1939, provoqua la mort de 31 personnes dont 29 ouvriers italiens lors de la construction du barrage d’izourt. Cet itinéraire est complété par des expositions à la maison des Patrimoines à Auzat et à la maison des
Consuls à Vicdessos.
Plus d’informations :
MAISON DES PATRIMOINES
le Barri 09220 Auzat – 05 61 02 78 92
Maison des Patrimoines – Le Barri
La vie pastorale
LES ORRIS, HABITAT SAISONNIER ET SYMBOLE DE LA VIE DES ANCIENS BERGERS
Depuis la fin de l’époque néolithique (il y a environ 5 000 ans), existe une activité pastorale dans la vallée. Elle s’est développée peu à peu et a connu son apogée au milieu du XIX° siècle induisant une déforestation maximale, véritable catastrophe écologique.
Au Moyen Âge, elle était un des points forts de la vie des populations rurales de la haute vallée au même titre que l’agriculture de montagne sur terrasses et que les différentes activités forestières : l’activité des Hommes était « sylvo-agro-pastorale». Des troupeaux de plusieurs milliers de têtes montaient à l’estive, certains dépendant de grandes abbayes cisterciennes, comme celle de Boulbonne située près de Mazères au nord de l’Ariège.
Dès le début du XIX° siècle, de nombreuses familles quittèrent la vallée dans le vaste mouvement appelé « exode rural ». Dès lors, les activités pastorales furent de moins en moins importantes.
LES SAISONS RYTHMAIENT LA VIE PASTORALE
LE PRINTEMPS :
À la fin de l’hiver et au début du printemps, le berger montait progressivement ses bêtes (principalement des ovins mieux adaptés aux pentes importantes de la vallée) – ainsi que celles des éleveurs des plaines – « à la pointe de l’herbe », c’est-à-dire qu’il montait au fur et à mesure que l’herbe se découvrait de la neige d’hiver : c’était le début de la montée aux estives.
L’ÉTÉ :
Une fois arrivé en montagne, le berger s’installait dans les orris, qui sont des cabanes en pierre sèche. Il devait s’occuper du troupeau : faire la traite, le garder dans la journée, le rassembler le soir, s’occuper des bêtes malades, fabriquer le fromage, etc.
L’AUTOMNE ET L’HIVER :
À la fin de la saison estivale, le berger reconduisait les bêtes dans la vallée. Une grande partie était vendue à l’occasion de la foire de la Saint-Matthieu à Vicdessos le 21 septembre. Le berger emmenait ensuite des animaux en hivernage dans les plaines.
De nos jours, l’activité pastorale s’est modernisée. Les orris ne sont plus utilisés, remplacés par des cabanes pastorales plus confortables. L’élevage des moutons n’a ici pour seul but que la production de viande et l’activité fromagère a disparu dans la vallée.
Le barrage et son téléphérique
CONSTRUIRE DES BARRAGES : UN MÉTIER À RISQUES
Les conditions météorologiques ont souvent été la cause d’accidents graves et parfois mortels lors de la construction de barrages hydrauliques en montagne. Outre la catastrophe d’izourt, il y eut sur ce même site pas moins de 4 autres morts et 3 blessés entre 1939 et 1947. Le 31 janvier 1941, une avalanche avait provoqué la mort de 3 personnes. Ce jour-la, 4 hommes s’étaient rendus aux étangs du Fourcat afin de vérifier la hauteur des eaux. Cette équipe était composée de Messieurs Sérigné. Francois Denjean, Emile Rauzy et Francois Rouzaud. Seul le premier en ressortit vivant. Les conditions météorologiques etaient si mauvaises que l’équipe de secours n’a rien pu faire. Les corps ont été retrouvés le 20 juin, à la fonte des neiges.
D’autres événements du même type se sont produits sur d’autres chantiers. En 1933, lors de la construction du barrage de Bissorte, près de Modane en Savoie, une avalanche a tue 9 ouvriers. En 1965, sur le chantier de construction du barrage de Mattmark en Suisse, un pan de glacier s’est effondré sur les baraquements des ouvriers causant la mort de 88 d’entre eux. Les conditions de travail à cette époque étaient tres difficiles : lors de la construction du barrage d’Izourt, aucun engin mécanique n’a été utilisé en dehors du téléphérique. Les hommes tiraient eux-mêmes les chariots sur les rails.
LE TÉLÉPHÉRIQUE : PREMIER OUTIL AU SERVICE DES TRAVAILLEURS DU CHANTIER
Ce téléphérique a été construit en même temps que la centrale de Pradières pour faciliter l’acheminement des matériaux et des personnels sur le site de la construction du barrage d’Izourt, situé 460 mètres au-dessus de vous. Ce type d’infrastructure a également été mis en place pour la construction du barrage de Gnioure dans la vallée voisine.
De nos jours, le téléphérique du barrage d’Izourt est toujours utilisé pour les opérations de maintenance. Néanmoins, pour le transport de gros matériels, on utilise l’hélicoptère. Périodiquement des agents EDF montent au barrage pour en surveiller le « comportement » et inspecter la totalité du site. Tous les dix ans, l’étang est vidangé pour une inspection générale de l’ouvrage.
Un premier barrage de hauteur réduite et quelques aménagements avaient été construits dans les années 1910. On augmenta alors le niveau naturel de l’étang d’izourt de 20 cm seulement. Le barrage de 46 m de haut qui existe toujours aujourd’hui n’a été bâti qu’à a fin des années 1930, juste avant la guerre. Ce chantier de construction pour le barrage et la centrale a duré trois années (1937 – 1940).
Plus de 380 ouvriers venant de toute l’Europe, principalement français et italiens mais aussi espagnols, andorrans, polonais, suisses et yougoslaves, y ont participé. La majorité des travailleurs étrangers était
constituée d’Italiens, car ils avaient déjà l’expérience de ce type de construction en haute montagne dans les Alpes.
Quelques photos réalisées lors de la randonnée, à l’allez ainsi qu’au au retour.
D’autres articles seront postés sur ce séjour en Pyrénées Ariégeoises : visite du CHÂTEAU DE MONTSÉGUR : haut lieu du Catharisme au destin tragique, LE PONT DU DIABLE : un édifice assez particulier! mais aussi d’autres lieux tous aussi emblématiques de la région.
Pour être informé des futures parutions vous pouvez soit vous abonner à mon blog ou au flux RSS de celui-ci, voir en pied de page.